vendredi 16 mai 2014

J+3 : Déroulement et fin d'hopitalisation

Me voilà de retour après trois longs jours a l'hôpital. Tout s'est très bien passé, ce fut même mieux que la première fois. Sans plus attendre, voici le déroulement chronologique de ce séjour.

Je rentre donc à l'hôpital le lundi 12 mai (2014) à 15h30. Après avoir rempli de la paperasse diverse (mutuelle, déclaration des objets de valeur, etc.), je m'installe dans ma chambre et vois débarquer des infirmiers pour toute sorte de questions. Je décide alors d'aller rendre visite à l'orthophoniste, celle qui va s'occuper de ma rééducation, et avec qui j'ai pu organiser quelques permanences dans le service ORL du CHU. En toquant à la porte de son bureau, je tombe sur elle et une famille sur le point d'implanter le petit dernier, 2 ans et sourd profond. Une discussion s'engage, et je réalise à quel point les permanences me manquent. Pouvoir rassurer des personnes, des parents en racontant son propre vécu, ça a quand même quelque chose de grisant...

Bref, après le départ de cette famille, la docteur Aubry, celle qui va m'opérer, arrive dans la salle. Première surprise, je passe sur le billard le lendemain non pas le matin comme attendu, mais l'après-midi à 14h, après l'opération du petit garçon précédemment vu. Et une matinée à stresser, une !

J'apprends également que la partie interne de l'implant ne sera pas le même que celui dont j'avais bénéficié la première fois, car il n'est plus commercialisé ! Un défaut de fabrication (5% parmi ceux déjà distribués) explique cette décision de Cochlear. Du coup, je vais recevoir le précédent modèle, à la forme différente et un chouïa plus épais, mais avec à priori le même nombre d'électrodes.

De retour dans la chambre, un infirmier se présente avec une tondeuse. Il faut raser une petite zone près de l'oreille, soit trois fois rien :



Après une nuit assez moyenne, la faute à un matelas un poil trop ferme à mon goût, cette fameuse matinée à stresser arrive. J'essaye de m'occuper comme je peux. Je tente de faire des micro-siestes. Je fais les 100 pas dans la chambre. J'en profite pour prendre ma deuxième douche à la bétadine, la première ayant été effectuée la veille. Et quand l'heure fatidique approche, je jette régulièrement un œil dans le couloir. 13h45 : personne dans le couloir. 13h50 : Toujours pas un chat. Diantre où sont-ils donc tous passés !? Un problème avec l'opération du matin qui va faire reporter la mienne ? En fait ils se sont tous cachés pour mieux me faire la "surprise", puisqu'ils débarquent tous à 13h55 ! A ce moment, je ne réalise pas trop. Je suis bizarrement serein. Une piqûre dans les fesses plus tard, un infirmier s'empoigne du lit et me sort de la chambre. Le plafond défile, comme un air de déjà-vu. J'essaye de cartographier le bloc opératoire en repérant les salles que nous traversons. Pour mieux s'en échapper ? Que nenni ! J'attends un peu trop longtemps ce moment pour pouvoir le faire.

J'arrive au bloc. L'air est frisquet. Un médecin me demande mon identité et pourquoi je suis là. Je la décline, et lui précise bien que c'est l'oreille droite : ce serait ballot s'ils devaient se tromper d'oreille... Il me fait une perfusion, et m'injecte de l'air chaud sous ma couverture via un gros tuyau. Puis l'anesthésiste me pose le masque. Je tiens bon, je n'ai pas l'air de vouloir m'endormir. Et tout à coup le trou noir. Il est 14h05.

17h15. Je me réveille dans la salle éponyme. Et me rendors aussitôt. A 18h, on me ramène dans ma chambre. Mon père m'y attend. Première différence avec la première opération : je me sens "mieux". Il y a trois ans, je m'étais réveillé un peu en panique, j'avais chaud-froid sans cesse, des hallucinations et une envie irrésistible de me soulager la vessie sans pouvoir le faire, la faute à un système urinaire encore endormi. Rien de tout cela ici, je suis simplement fatigué et relativement lucide. Ma vessie me laisse tranquille. Je n'ai aucune douleur, je pense que c'est encore l'anesthésie qui fait son effet. J'arrive à discuter un peu avec mon père. Puis je me rendors. Tranquillement.

22h. Je demande à me lever, mais l'équipe médicale préfère attendre encore. Soit. A minuit, j'ai la permission pour me lever. Et je me lève et marche le plus simplement au monde. Vraiment, rien à voir avec la première fois, où deux infirmiers devaient presque me porter aux toilettes pour me faire asseoir sur le trône et faire parler Dame Nature.

La première nuit se passe étonnamment bien. Malgré la fin de l'anesthésie, je n'ai que très peu de douleurs, du genre 2/10. La perfusion à ma main gauche me fait plus mal, c'est dire. Dans l'ensemble, je dors 2-3h d'affilée à chaque fois. A ce stade, je redoute l'apparition d'acouphènes puissants qui m'avaient pourri ma première hospitalisation. Cette fois-ci, elles sont moins fortes, se déclenchent de façon aléatoire et, surtout, ne sont pas continues. La matinée suivante m'apporte une autre nouvelle : Je n'ai que modérément perdu le goût. Tant pis pour le régime tant espéré, ça sera pour une autre fois... La journée défile lentement, et je me débrouille déjà pour m'ennuyer un peu. Le docteur Aubry revient me voir et me raconte un peu. Pas de difficultés particulière pendant l'opération. Le nerf auditif répondait bien pendant les tests. Au milieu de la journée, le radiologue me rend visite pour refaire une radio "de contrôle". Je vais à la radiologie à pied, ça me permet de me dégourdir un peu les jambes.

La deuxième nuit est, bizarrement, plus difficile que la première. Des acouphènes sont apparus et la perfusion gène pour dormir. Elle sera retirée le lendemain, me laissant une main toute gonflée et encore sensible, mais libérée. On est jeudi, 3ème jour d'hospitalisation. Le temps commence à être long mais, heureusement, ma sortie est programmée pour 13h ! La chirurgienne revient me voir dans la matinée pour enlever le bandage et laisser à l'air libre ma cicatrice quelques heures. Elle me dit que c'est très propre. Je m'empresse de vérifier tout ça devant le miroir : effectivement, elle est aussi belle qu'un rôti bien ficelé, avec visiblement un seul fil utilisé tout le long de la cicatrice. Puis arrive enfin l'heure de la sortie et du retour à la maison.

Ce que je retiendrais de ce deuxième séjour hospitalier, c'est tout d'abord la gentillesse du personnel, aux petits soins et toujours présent quand on a besoin d'eux. De même, le fait d'être déjà en terrain connu m'a largement aidé à "surmonter" l'épreuve. Je suis encore étonné par la faiblesse des douleurs et des acouphènes, même trois jours après. Un simple Doliprane toutes les 6 heures suffit d'ailleurs à les atténuer quasi-complètement.

Désormais, le plus dur commence : l'attente de un mois. En effet, l'activation de l'implant est programmée pour le 11 juin, tandis qu'une visite de contrôle est prévue vendredi 23 mai.

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